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Sandrine Hutinet

metteuse en scène - traductrice

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Après une Maîtrise d’Histoire à l’Université Dijon-Bourgogne, Sandrine Hutinet a étudié la mise en scène dans la prestigieuse école de théâtre allemande, l’École Supérieure d’Art Dramatique Ernst Busch à Berlin. Ses professeurs sont : Mandfred Karge, Peter Zadek, Thomas Ostermeier.


Avec son spectacle Terrorisme(*) des Frères Prejnakow, Sandrine Hutinet est nominée dans la catégorie Meilleure espoir mise en scène en Allemagne pour l’année 2004, dans la revue nationale Theater Heute. L’année suivante c’est le magasine Deutsche Bühne qui mentionne sa mise en scène de la pièce de T. Williams Un Tramway Nommé Désir dans la catégorie meilleure mise en scène de l’année. Sandrine Hutinet poursuit sa carrière de metteure en scène en Allemagne où elle monte plus d’une trentaine de spectacles dans différents théâtres d'État à Berlin, Karlsruhe, Rostock, Mayence, Magdebourg, Halle, Braunschweig, Ingolstadt, Stuttgart…

 

Elle obtient trois fois le prix du public au Théâtre d’Esslingen (Stuttgart) pour son adaptation de L’Étranger de A. Camus en 2009, Effi Briest de T. Fontane en 2011 et Les Physiciens de F. Dürrenmatt en 2013.

 

Parallèlement Sandrine Hutinet s’intéresse à la question de l’enseignement du théâtre et apprécie l’espace-laboratoire qu’offrent les écoles. Elle enseigne la mise en scène à l’École Supérieure d’Art Dramatique « Ernst Busch » à Berlin de 2007 à 2010.

 

Elle intervient comme formatrice au jeu de comédien dans différentes écoles supérieures de théâtre : à Rostock, à Berlin, à la Royal Scottisch Academy de Glasgow, à l’École Supérieure de Théâtre de Bordeaux Aquitaine et celle de Montpellier.


Elle acompagne le metteur en scène allemand Michael Thalheimer pour ses créations de Combat de Nègre et de Chiens de B.M. Koltès en 2010 et de La Mission de H. Müller en 2014, et le traduit en simultané pendant les répétitions à la Colline-Théâtre National. Paris.

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Lors de la saison 2016/2017, elle met en scène Geächtet (Disgraced) de Ayad Akthar au Neues Theater de Halle et Les Nibelungen I et II de F. Hebbel à la Neue Bühne de Senftenberg dans le cadre des Spektakel 2017/2018

 

En 2018, désireuse de s’implanter en France, elle crée la compagnie Le Meilleur des Mondes avec de jeunes comédien.ne.s. Depuis le 1er novembre 2018, Sandrine Hutinet occupe le poste de Conseillère Pédagogique Théâtre au Conservatoire Jacques Thibault de Bordeaux.

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* Voir article de presse : « Personne n’en sort indemne » écrit par Irène Bazinger en 2004, mettant en parallèle la mise en scène Terrorisme de Sandrine Hutinet et elle de Sous la glace de Falk Richter

 

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Mise en scène

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.2000.

 Macbeth de Shakespeare. Adaptation pour deux comédiens. BAT École Ernst Busch. Berlin. Festival Mettre en Scène, Théâtre National de Bretagne, Rennes.

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.2003.

Chimères et autres bestioles de D.G. Gabily. Staatstheater Mayence. G. 

Le dernier cosmonaute... de D. Graig. Théâtre Maxime Gorki. Berlin.

L’oiseau de feu de R. Scollard. Théâtre de Magdebourg. (jeune public

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.2004.

Terrorisme des Frères Prejnakow. Théâtre Maxime Gorki Berlin

On ne badine pas avec l'amour de A. de Musset. Volkstheater Rostock. Emballez, c'est pesé de J.M. Piemme. Badisches Staatstheater Karlsruhe.

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.2001.

Visage de Feu de M. v. Mayenbourg. Tron Theater. Glasgow. Ecosse

Le Misanthrope de Molière. RSAMD. Glasgow. Ecosse

De l’autre côté d’après un roman d’A. Kubin. Festival entre cours et jardins. Dijon.

La dispute de Marivaux. Bat, studio Theater. Berlin Prix « Spécial » (1er prix ex equo) au Festival International des Écoles Supérieures de théâtre à Varsovie, Pologne. 2002


.2002.

Hystericon de I. Lausund. Théâtre Maxime Gorki. Berlin. Urfaust de Goethe. Volkstheater Rostock.

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.2005.

Les demoiselles en uniforme d'après le roman de Christa Winsloe. Volkstheater Rostock.

Un tramway nommé désir de T. Williams. Staatstheater de Braunschweig. Grande Salle

Schonzeit de M. Hauck, dans le cadre des journées des auteurs dramatiques. Schauspielhaus Tübingen. Allemagne

Welche Droge passt zu mir ? de K. Henzel. Badisches Staatstheater Karlsruhe

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.2006.

Leonce et Lena de Büchner. Staatstheater Braunschweig. Schrottengel, histoire de la folie quotidienne de P. Zelenka. Staatstheater Karlsruhe.

La bonne âme du Se-Tchouan de B. Brecht. Théâtre Erlangen, Bavière.

Michael Kohlhaas d’après le roman de H. v. Kleist. Théâtre WLB Esslingen.

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.2007.

Les sauterelles de B. Srebrjanovic. Staatstheater de Braunschweig

 

.2008.

L’Orestie de Eschyle. Badisches Staatstheater Karlsruhe

 

.2009.

L’Étranger d’après le roman de A. Camus. Théâtre WLB Esslingen.

 

 

.2010.

Pornographie de S. Stephens. Stadttheater Ingolstadt. Spectacle invité aux journées de théâtre en Bavière. « Bayerische Theater Tage 2010 ».

 

​.2011.

L’art de la question ou voyage au pays sonore

de P. Handke. Théâtre WLB Esslingen. Grande Salle Les sorcières de Salem de A. Miller. Théâtre WLB Esslingen

 

.2012.

Effi Briest d’après le roman de T. Fontane. Théâtre WLB Esslingen.

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.2013.

Puntila et son valet Matti de B. Brecht. Stadttheater de Giessen.

Les physiciens de F. Dürrenmatt. Théâtre WLB Esslingen.

 

.2016.
Geächtet (Disgraced) de Ayad Akhtar. Buehnen Halle. Neues Theater de Halle. Sachsen-Anhalt. Allemagne

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.2017.

Nibelungen de F. Hebbel, partie I et II, dans le cadre des Spektakel à la Neue Bühne, Stenftenberg, Allemagne.

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.2018 - 2020.

Walter, mon ami un peu étrange de Sybille Berg.

Création française en Novembre 2020 – Avant-Scène Cognac. Coproduction avec la Cie Le Meilleur des Mondes

 

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*Article sur Sandrine Hutinet et Falk Richter

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Traduction

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​PERSONNE N’EN SORT INDEMNE

Violence et cibles

Terrorisme et Sous la Glace à Berlin

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Le monde est vaste, disait on autrefois de manière apaisante, mais cela fait longtemps que ce n'est plus le cas. Grâce à Internet et à la globalisation, le monde est devenu un village. Dans ces circonstances comment est-ce qu'on peut répondre à cette question aujourd'hui, à savoir ce que peut encore contenir le monde au profond de son être ? À en juger d’après deux nouvelles pièces de théâtre qui viennent d'être crées à Berlin.

Il n'en émane que de la violence à l'état pur.

Dans un univers synchronisé, où seules perdurent les frontières entre riches et pauvres, tous deviennent des victimes et des bourreaux. À la Schaubühne l‘auteur Falk Richter a lui même mis en scène Sous la glace, au Maxim Gorki Theater Sandrine Hutinet a mis en scène la création allemande de Terrorisme, pièce écrite deux ans plus tôt par les frères Presjnakow.

Alors que Richter confine trois consultants en entreprise dans la solitude d'une salle de conférence stérile, avec rien d'autre qu'une immense table et quelques sièges, les frères Presjnakow envoient un homme sans nom à travers des lieux habituels d'aujourd'hui, mais où plus rien n'est normal.

La fable sur le terrorisme, féroce, démarre quelque part en Russie, dans un aéroport paralysé par une alerte à la bombe.Frustré, un voyageur recalé (Thomas Bischofberger) rentre chez lui. Il y découvre sa femme en train de s'adonner avec son amant à des jeux sexuels SM et provoque alors une explosion de gaz dans sa maison.

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​Dans leurs aspects comiques, Hutinet laisse à la fois assez d'amplitude pour éclairer les restes d’humanité de leur agissements et assez d’austérité dans leur comportements, pour exprimer la dimension inhumaine, à l’image de marionnettes, de leurs actions. « C’est tellement simple », il est dit à la fin : « Nous créons nous-même ce qui nous tue. »

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Les trois consultants de Falk Richter, figés dans un corset de productivité, d'efficience et de pouvoir en arrivent à peu près au même.

Cependant, alors que deux d'entre eux sont à fond dans ce système, le troisième, Paul Niemand (Thomas Thieme) commence soudain à se poser la question du sens de la vie. Comme il présente alors un risque pour les affaires, il est mis rapidement sur la touche. Après avoir fait des recherches dans le milieu notoire des consultants, Richter a conçu de longs monologues. Les paroles s'entrecroisent, mais personne ne se parle. Les fermetures de services, licenciements et autres phénomènes d'une économie de marché libérale son négociés au profit d'un système ne faisant aucune différence entre les hommes et les chiffres, orienté par le seul calcul des gains et des avantages compétitifs.

Dans sa mise en scène Richter casse les stéréotypes prévisibles de ses personnages et le côté formel de leurs discours grâce à un flux de paroles de plus en plus absurde et la présence d'une nappe sonore agressive.

Les besoins refoulés ressurgissent, effritant les profils optimisés des consultants. Le plus vieux sombre dans ses souvenirs et la mélancolie, le plus jeune renverse un tas de glaçons sur la table de conférence et s’y vautre à plat ventre en faisant le phoque, le chef, en slip, danse la mort du cygne. Des projections de paysages nocturnes urbains, dépeuplés, créent une topographie de la disparition - sans issue de secours. Personne n’en sort indemne , que ce soit dans Sous la glace ou dans Terrorisme. La violence a autant de visages que les déformations qu'elle entraine. Seul l'effroi est identique, et ce partout dans le monde.

 

 

La metteure en scène Sandrine Hutinet, née en France en 1974, montre la dureté de cette tragicomédie sous forme d'une revue de la folie ordinaire chorégraphiée avec légèreté : amusant plutôt que sanglant, drôle plutôt que désespéré. Par ce biais, la morne vérité devient de nouveau intéressante même pour les spectateurs les plus abrutis par les journaux télévisés.

Dans une scénographie conçue tout en orange, les personnages se piègent dans les méandres agréablement grotesques de la terreur : qu'il s'agisse des deux hommes d'allure nonchalante en complet blanc, qui accompagnent le mari trompé, tel des anges du désespoir, du personnel humilié sur son lieu de travail, ou des agents cyniques de la protection civile.

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